Un constat alarmant
Plusieurs travaux de recherche réalisés en Europe et publiés dans des revues scientifiques sont venues corroborer l’analyse de la CGT et vos légitimes revendications.
Une étude parue dans « The Lancet[1] » souligne que l’augmentation de l’activité et de la « charge en soins » dans un contexte de diminution drastique de moyens soit le « faire plus avec moins », entraineraient de sérieux dommages collatéraux chez les soignant.e.s mais aussi chez les patient.e.s.
Les conclusions de ce travail « rappellent tout simplement l’importance, pour maintenir la qualité des soins, de la dotation en personnel et de sa qualification. » Ainsi, toute augmentation de la charge de travail se traduirait par une augmentation du risque de décès du patient de 7%. A l’inverse, une dotation en personnels suffisante diminuerait ce risque de 30%, et de 7% supplémentaires lorsque le personnel de soins se formerait régulièrement.
Une autre étude publiée sur le site du British Médical journal[2] démontre que dans les hôpitaux où les infirmières s’occupent de six patients, le taux de mortalité est inférieur de 20 % à celui des hôpitaux où elles sont en charge de dix patients.
La nécessité de ratios soignant.e.s/patient.e.s
A ce jour, seuls les secteurs de réanimation et de soins intensifs sont encadrés par des décrets définissant un nombre minimum de soignant.e.s pour un groupe de patient.e.s déterminé. Il est urgent que ces ratios soient désormais élargis à l’ensemble des services d’urgence, de soins somatiques et psychiatriques ainsi qu’aux secteurs d’hébergement pour personnes âgées. Cette revendication que porte la CGT depuis de nombreuses années est pourtant ignorée par les pouvoirs publics.
Outre une prise en soins empreinte de plus d’humanisme en adéquation avec nos valeurs professionnelles, il s’agirait aussi et surtout de limiter l’apparition du syndrome d’épuisement professionnel et du « burnout » sur nos collègues dont les conséquences dramatiques ont défrayé la chronique ces 2 dernières années. Les pouvoirs publics rabotent inexorablement le budget de la Sécurité sociale alors que nos structures de soins se trouvent au bord de l’asphyxie dans un climat social au bord de l’explosion. Il est clair que les politiques de santé associées aux diminutions drastiques de moyens humains et matériels sont néfastes aux patients.
Anne Marie Rafferty, professeur à la Florence Nightingale School de soins infirmiers du King College de Londres, co-auteur de l’étude, confirme :
« L’hypothèse selon laquelle la dotation en personnel infirmier peut être réduite pour faire des économies et sans nuire aux patients est au mieux stupide et au pire fatale ».
L’étude montre également l’importance de la qualification des infirmières et rappelle l’importance de la formation infirmière pour la qualité des soins.
Avec la CGT, mobilisons-nous pour obtenir des ratios soignant.e.s /patient.e.s dans nos services !
[1] http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(13)62631-8/abstract
[2] http://bmjopen.bmj.com/content/6/2/e008751.full