La crise sanitaire n’est pas la seule responsable, loin de là. La situation aujourd’hui est plus qu’alarmante, le nombre de fermetures de lits, voire de services entiers, est en nette augmentation par rapport à l’été dernier. De nombreux services d’urgence ferment ou mettent en place des solutions dégradées pour tenter de préserver l’accueil des patients.
Sur notre territoire, en pleine période estivale, nous courons à la catastrophe. Ce sont des heures d’attente en vue pour les patients, des conditions d’accueil dégradées par manque de lits d’aval, voire des pertes de chances pour certains.
Au CHU de Montpellier, l’activité « normale « n’a toujours pas repris », la demande est là, mais pas le personnel. Les difficultés de recrutement sont valables aussi pour les professions médicales. Aucun secteur n’échappe à ces difficultés. Les hospitaliers sont épuisés des conditions dans lesquelles ils sont obligés de travailler depuis plus de deux ans. Dans un contexte d’inflation galopante, les tardives augmentations de salaires distribuées à certains mais pas à d’autres, ont du mal à attirer ou fidéliser les personnels.
Pour preuve, au CHU de Montpellier, il manque plus de :
- 300 postes d’IDE et 170 postes d’aide-soignant sont inoccupés (postes vacants et absentéisme)
- En psychiatrie il manque 6 médecins, l’UJA est fermée et le sera jusqu’en octobre
- Certaines salles de bloc opératoires sont fermées depuis le mois d’avril, par manque d’anesthésiste et /ou d’infirmières de bloc opératoires ou d’infirmiers anesthésistes
- Les adjoints administratifs, les AMA, les techniques et ouvriers, les ambulanciers manifestent une grande lassitude ainsi qu’une certaine amertume en particulier en terme de politique salariale. Certains fuient aussi l’établissement.
Monsieur le Président, la négociation actuellement engagée autour de la fidélisation et l’attractivité des personnels revêt un caractère particulier dans le contexte social que nous vivons. Comme nous l’avons réclamé avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives, soyons ambitieux afin d’anticiper les éventuelles difficultés à venir pour ne pas avoir un coup de retard en matière de recrutement.
En juin 2020, l’ensemble des agents hospitaliers toutes filières confondues, avaient clairement exprimé leur mécontentement et leur fatigue. La réponse du gouvernement était insuffisante, clivante, voir méprisante pour celles et ceux qui ont été totalement exclus des revalorisations salariales.
A l’hôpital public, l’urgence c’est :
- D’ouvrir des lits
- De créer des emplois
- De pérenniser tous les postes des contractuels
- De revaloriser sérieusement le point d’indice et les grilles indiciaires, cesser de diviser les équipes avec des primes à géométrie variable : prime covid, prime grand-âge et la récente prime de soins critiques qui par ailleurs a écarté les infirmier.e.s spécialisé.e.s (IPDE et IADE) pourtant nommés dans le décret ?!!
Nous demandons :
- Un véritable plan de remise à niveau et de développement service public hospitalier
- Un moratoire sur chaque fermeture de lits, de services, d’hôpitaux
- Un plan de recrutement tout personnel confondu, médical et non médical, soignant, ouvrier, administratif et technique…
- La suppression de la taxe sur les salaires pour les hôpitaux qui représente actuellement 100 000 emplois
- La création de centres de santé rattachés aux hôpitaux, avec des personnels salariés sous statut, qui permettent de répondre aux besoins de la population
Face aux enjeux majeurs qui pèse sur l’hôpital public et les hospitaliers, notre organisation appellera à la grève le 7 juin prochain.
Concernant les chiffres cités précédemment, nous regrettons, comme certainement les autres organisations syndicales, d’avoir pris connaissance des postes inoccupés et des fermetures de lits par des canaux détournés.
Il est regrettable que les organisations syndicales représentatives ne bénéficient pas de la même considération que certaine communauté au sein de l’établissement.