F3SCT EXTRAORDINAIRE URGENCES LAPEYRONIE

Suite aux alertes F3SCT de FO et au signalement pour danger grave et imminent de la CGT concernant la dégradation chronique et continue des conditions de travail des personnels des urgences de Lapeyronie, une F3SCT extraordinaire s’est réunie ce mardi 21 janvier 2025.

Les personnels avaient émis ce signal d’alerte face à une importante augmentation de l’activité depuis janvier 2024, sans répit durant les « trêves » printanières et automnales et de la prise en charge complexe de patients âgés de plus de 75 ans, souvent en rupture de soins de médecine de ville. Les dysfonctionnements internes dans la gestion des lits d’aval, associées à ceux de la régulation du centre 15 et de cliniques privées qui ne jouent pas toujours le jeu avaient également été pointés de l’index. Les personnels très fragilisés dans un fort contexte de risques psychosociaux avaient donc sollicité la CGT pour tirer la sonnette d’alarme via ce DGI.

En début de séance, une délégation des personnels médicaux et paramédicaux a rappelé le contexte :

  • Une activité exponentielle du flux patients et des graves difficultés qui ont justifié le DGI.
  • Un manque d’anticipation et/ou de prise de conscience malgré des signaux d’alertes qui ont conduits à la saturation de cette unité
  • Un afflux massif de patients qui retarde le premier contact médical et entraine régulièrement de la colère et de la frustration chez les patients.
  • Une situation qui entraine un sentiment de maltraitance institutionnelle et de perte de sens au travail.

La délégation souhaite la clarification de leviers d’alerte « hôpital en tension » et d’indicateurs plus fins pour anticiper les situations de crise et des parcours accélérés pour les patients instables qui passent aux urgences, afin d’être accueillis dans des lits, y compris pour les patients déjà suivis dans des unités. La création de l’H2O (Hospitalisation Orientation Organisation) ne répondrait pas à la problématique des cliniques privées pour assurer le post-urgence.

Ressources humaines supplémentaires :

  • Pérenniser le binôme IDE/AS supplémentaire au regard de la charge en soins quotidienne
  • Basculer l’IDE « volant » de 10h/22h en poste H24, afin d’assurer une surveillance continue sur les secteurs
  • Ouverture de la filière courte en H24 : recrutement d’1 IDE pour atteindre 1 ETP et 0.5 ETP supplémentaire AS pour gérer les flux anormaux.
  • Pérenniser le poste d’IDEL obtenu il y a 3 ans (optimisation du parcours patient et renfort éventuel des équipes)

La problématique du brancardage doit également être abordée en lien avec les retards d’examen en imagerie. Les compétences de l’IDE psy doivent être utilisées au-delà de la pré consultation pour désamorcer les situations de crise.

La CGT a rappelé que si la direction a « pris en compte » la situation le 23 décembre 2024, la cellule de crise n’a été déployée que le 3 janvier 2025, soit 10 jours plus tard, dans un contexte de fermetures de lits de médecine qui n’a pas contribué à faire face à la vague de patients âgés. Le 20 janvier 2025 au soir, veille de cette F3SCT, les personnels de cette unité étaient encore en difficulté avec le manque d’1 IDE.

La problématique du service des urgences ne s’arrête pas au seul pic d’épidémie de grippe saisonnière, car ce secteur enregistre une forte activité en plateau de plus de 8 % vs 2023, soit 5431 passages supplémentaires.

La révision des effectifs soulevée par les personnels et la communauté médicale durant l’enquête et cette F3SCT ne peut être occultée, tant au regard de l’augmentation de l’activité liée à la poussée démographique de notre région et celle du passage des personnes âgées de plus de 75 ans (polypathologiques), mais également face aux pics d’activité ressentis en période estivale et hivernale (bronchiolite/grippe).

La direction générale a souligné qu’elle n’était pas opposée à l’augmentation des effectifs, en particulier sur le post-urgence mais dans l’intervalle, elle attend l’analyse des données RH.

Après de nombreux échanges, la direction a présenté le plan d’action suivant :

 

 

 

 

 

 

Si ce plan d’action est particulièrement détaillé et ambitieux, la CGT a rappelé que les personnels de cette unité nous ont sollicités à de multiples reprises depuis 2016, pour pratiquement les mêmes motifs.

Certaines mesures à moyen terme devrait arriver avant la période estivale. Le dispositif H2O devrait être déployé d’ici mars 2025. Le « HUB » délivrera des indicateurs du flux patients, il devrait alléger le travail des personnels et permettre d’anticiper hôpital en tension/plan blanc.

La CGT a interpellé la direction sur des réponses concrètes pour absorber l’augmentation croissante du flux liée à la démographie, pour gérer les besoins impérieux des patients avec un cabinet de toilette pour l’ensemble de cette unité et donc accueillir les patients dans des conditions humaines et décentes dignes d’un CHU, d’ici la rénovation des locaux prévue en 2028.

  • Comment rassurer les personnels dans l’attente de la mise place et de l’efficacité des mesures présentées ce matin, en particulier à moyen terme ?

La CGT a également rappelé qu’il ne s’agissait pas de se pencher uniquement sur les effectifs en renfort durant les périodes estivales et de pic d’épidémie mais également sur l’ensemble de l’année, les 5431 passages supplémentaires absorbés en 2024 ne sont pas dus à l’afflux de personnes âgées durant les 6 jours de fêtes de Noël.

La problématique de l’insécurité et de la violence n’a pas été abordée, elle devra l’être lors des comités de suivi.

Les organisations syndicales CGT et FO ont demandé à ce qu’un comité de suivi aborde ce dossier à chaque F3SCT et qu’un premier retour sur l’augmentation des effectifs nous soit présenté à la séance du mardi 4 février prochain.

VOTE
ABSTENTION : CGT, FO, CFDT
POUR : UNSA

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *