L’hôpital public est en soins critiques ! Les hospitaliers ont besoin de vous. Demain vous aurez peut-être besoin d’eux… Les agents hospitaliers se battent depuis plusieurs décennies contre le dépeçage décomplexé de l’hôpital public au profit du secteur privé lucratif. Cette mise à mal s’est traduite par des fermetures de lits et d’établissements, de maternités, des suppressions de postes statutaires et une intensification du travail.
La situation désormais critique, potentialise les risques de mise en danger des usagers ainsi que leur difficulté croissante d’accès aux soins ou aux services d’urgences : l’été risque d’être très chaud !
L’insatisfaction des agents hospitaliers dont les soignants, entraine des conflits de valeur qui majorent des départs non compensés par les recrutements, en particulier chez les infirmier.e.s. La faiblesse des rémunérations va de pair avec les conditions de travail précaires subies par des personnels « indispensables » mais cassés qui viennent grossir les commissions de réforme, avant d’être mis au rebus.
Le taux de « sinistralité » dans le secteur de la santé est désormais supérieur au BTP !!!
Cette situation est d’autant plus scandaleuse avec une réforme des retraites qui ne passe toujours pas. Certaines professions comme celle des aides-soignant.e.s ou des ASHQ qui bénéficient d’un départ anticipé seront très impactées. La profession infirmière qui cumule pourtant tous les critères de pénibilité et une exposition à des risques prévalents (ex : covid), ne bénéficie plus de la reconnaissance de la pénibilité !!!
Le départ de ces agents en sera différé, augmentant potentiellement la sinistralité.
Les professionnels de la santé, du social et du médico-social sont vos acteurs du quotidien. Ils ont impérativement besoin de moyens pour répondre à vos besoins et accomplir leurs missions essentielles :
Moins de soignants = augmentation du risque de décès de patients et d’insatisfaction au travail
Le ministre de la santé compte réformer d’ici l’été : réingénierie des métiers, fin de vie, perte d’autonomie, temps de travail… sont des sujets qui pourraient être discutés sans les hospitaliers qui sont pourtant experts.
Dans l’Hérault, la situation est identique
CHU MONTPELLIER
Effectifs : il manque toujours plus d’une centaine d’infirmiers dont des IADE et des IBODE. Dans un des blocs du CHU on compte 30 % d’intérimaires dont certains en disponibilité du CHU, plusieurs salles sont toujours fermées également par manque de médecins anesthésistes.
Promotions professionnelles : l’ascenseur social joue toujours son rôle avec des promotions professionnelles en constante augmentation.
Turn over : + 11,53 % (global) dont + 61 % de démission (2021 vs 2022).
Absentéisme : + 9% ; agression par patient + 142 % dont 36% sur le pôle psy ; accidents de trajet + 22 %
Lits fermés : à ce jour 8 %, 10 % potentiellement cet été.
Budget : l’état s’étant déchargé de 6,31 % de financement Ségur, de la prime soins critiques et du relèvement du point d’indice (entre autres), ces charges pèsent sur le CHU dans le contexte du projet architectural qui ne saurait justifier les réouvertures de lits à effectifs réduits (projet social).
Heures supplémentaires : 195 000 h, + 45 % majoritairement sur IDE et AS soit 120 ETP (hors temps de dépassement non rémunérés).
Compte épargne temps (CET) : 690 000 heures cumulées à 2022 soit 430 ETP.
Il manque donc toujours environ 550 postes au CHU, chiffre qui varie peu depuis 10 ans…
CH BEZIERS
Psychiatrie : 25% des lits de psychiatrie sont fermés dont 10 lits d’addictologie ainsi qu’un service entier de psychiatrie (19 lits) dont par manque de psychiatres. Les personnels non médicaux comblent l’absentéisme.
Urgences pédiatriques : la prise en charge globale des enfants telle qu’elle était assurée n’est plus possible par manque de pédiatres, la charge de travail est reportée sur les urgentistes.
Heures supplémentaires : incontournable pour pallier l’absentéisme les heures supplémentaires rémunérées sont passées de 14 970 en 2020 à 48 834 en 2021 soit 30 ETP.
Compte épargne temps (CET) : 4 444 en 2020 et 4 731 en 2021.
Turn over : + 28,13 % de demande de disponibilités et + 17,65% de démissions
Effectifs : manque de personnels dont des infirmier.e.s sur tous les secteurs notamment les EHPAD. Travail en mode dégradé avec recours aux horaires coupés de façon récurrente.
HÔPITAUX BASSIN DE THAU
Plan d’action voulu par l’ARS : 17 ETP supprimés (départs non renouvelés, contrats non reconduits). Déficit : – 12 millions d’€, le plan ARS vise 3 millions d’€ d’économie.
L’été sera chaud et l’hôpital cristallisera une nouvelle fois toute l’attention. Et pour cause, il est à l’agonie !
LES PERSONNELS HOSPITALIERS SOUTENUS PAR LA CGT RECLAMENT :
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L’augmentation des effectifs statutaires et la titularisation des agents, dont ceux de catégories C
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L’amélioration des conditions de travail et le respect de la réglementation
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La revalorisation des grilles indiciaires, des pensions et du point d’indice
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L’indexation des salaires sur l’inflation
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La reconnaissance de la pénibilité y compris pour la profession infirmière avec le droit d’un départ anticipé à la retraite à 55 ans
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Des réouvertures de lits et l’arrêt des restructurations
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Des moyens pour la formation avec l’augmentation des places en institut de formation et de nouveaux dispositifs de rémunération pour les étudiants en santé
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La reconnaissance des professions et des diplômes
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La mise en place de ratios réglementaires soignants/patients pour assurer la qualité et la sécurité des soins