Le ministre de la santé M. F. Braun était en visite ce 9 juin au CHU de Montpellier. Le syndicat CGT qui avait demandé à le rencontrer a donc été reçu par la conseillère santé du ministre, avec les organisations syndicales représentatives du CHU.
Au cours de cette entrevue, la CGT a rappelé les difficultés auxquelles sont confrontées les personnels et les patients depuis plusieurs décennies, fruit du dépeçage décomplexé de l’hôpital public au profit du secteur privé lucratif et acté par des fermetures de lits et d’établissements, des suppressions de postes statutaires et l’intensification du travail.
La situation désormais critique, potentialise les risques de mise en danger des usagers ainsi que leur difficulté croissante d’accès aux soins, en particulier à l’approche de la période estivale et l’afflux de touristes.
L’insatisfaction croissante des hospitaliers dont les soignants, entraine des conflits de valeur qui majorent les départs de l’institution non compensés par les recrutements en particulier chez les infirmier.e.s.
Les crises sanitaires (covid, bronchiolite) ont mis en lumière les conditions de travail précaires des personnels qui entrainent l’augmentation des dossiers de personnels « cassés » en conseils médicaux : le taux de « sinistralité » dans le secteur de la santé est désormais supérieur au BTP !
La CGT a également souligné le manque d’effectifs au moment où au CHU, les CET et les heures supplémentaires rémunérées au CHU se traduisent par des centaines d’ETP manquants qui diminueraient la fatigabilité, l’absentéisme, les maladies professionnelles et optimiseraient les prises en soins. Notre syndicat a demandé à la représentante du ministre de la santé un soutien financier sans faille sur les mesures du Ségur non compensées et le projet de rénovation de notre CHU, face aux cliniques privées lucratives qui affichent des établissements modernes sans assurer en permanence des missions de service public…
La mobilisation contre la réforme des retraites a bien évidemment été abordée. Si l’ensemble des hospitaliers seront impactés, il est scandaleux de repousser le départ des personnels en catégorie active (AS, ASHQ…) et de nier la pénibilité supprimée en 2010 des professionnels infirmiers qui en remplissent pourtant tous les critères. Si cette situation se confirme, il faudra s’attendre à une augmentation de la sinistralité dans ces professions. La CGT se battra jusqu’au bout contre cette réforme injuste et infondée.
La revalorisation générale des grilles indiciaires et du point d’indice a également été soulevée dans le contexte d’inflation galopante en particulier pour les agents les moins rémunérés de catégorie C. La CGT a réclamé un mécanisme d’indexation des salaires sur l’inflation.
Nous avons également abordé les projets que le ministre de la santé souhaite entériner dès cet été : réingénierie des métiers, fin de vie, perte d’autonomie, temps de travail à l’hôpital.
Autant de sujets qui pourraient être discutés sans les agents hospitaliers qui en sont pourtant experts !
Tous ces dossiers traduisent l’inquiétude et la colère des agents hospitaliers, pour preuve :
- Lundi 12 juin : mobilisation nationale des IADE (rassemblement devant Benech),
- Mardi 20 juin : mobilisation nationale intersyndicale CGT, FO, UNSA du mardi 20 juin pour obtenir des moyens supplémentaires pour l’ensemble des personnels des établissements publics de santé.
Les personnels hospitaliers soutenus par la CGT réclament :
- L’augmentation des effectifs par des recrutements pérennes statutaires : fin des CDD et titularisation des agents, en particulier de catégories C
- Des réouvertures de lits dont l’arrêt des restructurations
- Des moyens pour la formation avec l’augmentation des places en institut de formation et de nouveaux dispositifs de rémunération pour les étudiants en santé
- La revalorisation des grilles indiciaires, des pensions et du point d’indice
- L’indexation des salaires sur l’inflation
- La reconnaissance de la pénibilité y compris pour la profession infirmière et le doit d’un départ anticipé à la retraite à 55 ans
- L’amélioration des conditions de travail et le respect de la réglementation
- La mise en place de ratios réglementaires soignants/patients pour assurer la qualité et la sécurité des soins
- La reconnaissance des professions et des diplômes