L’hommage rendu par le président de la République aux soignant·e·s des hôpitaux qu’il a qualifié.e.s de « héros » doit être immédiatement suivi de mesures. Ce sont des personnels sous-payés avec des conditions de travail très dégradées, mobilisés depuis 2018 dans les EHPAD et 2019 dans les hôpitaux pour obtenir les moyens de bien soigner.
Rien ne leur a été épargné par ce gouvernement qui a obté pour une politique d’austérité pour que les plus puissants puissent continuer d’engranger des dividendes monstrueux :
- conditions de travail très dégradées par manque de personnel et manque de lits.
Actuellement 1/3 des aides-soignantes et un 1/5 des IDE partent en retraite d’invalidité avant l’âge de 55 ans. - bas salaires, qualifications non reconnues.
Les agents des services hospitaliers sont des fonctionnaires qui ont une grille salariale qui démarre en dessous du SMIC !!! Le nouveau Ministre de la santé a reconnu que les salaires des infirmiers étaient les plus bas de l’OCDE, le récent rapport sur les métiers du grand âge de Myriam El KHOMRI souligne les bas salaires des aides-soignantes. - suppression de la catégorie active pour les soignant.e.s dans la réforme des retraites.
Le départ anticipé à la retraite est réservé aux métiers dangereux (métiers masculins policiers, pompiers…), pourtant une infirmière a été tuée en psychiatrie il y a 15 jours et les soignant.e.s se trouvent en première ligne face au virus. Le Président fait de l’égalité salariale une cause nationale en parole et passe en force avec une réforme où les femmes sont les premières perdantes !!!
Nous tenons à lui dire qu’il y a aussi surtout des héroïnes puisque ce sont 70 % de femmes qui travaillent dans les hôpitaux. - déplafonnement des heures supplémentaires alors que depuis plusieurs années les soignant.e.s ont dû ouvrir un compte épargne temps car il n’était plus possible de récupérer leurs heures par manque de personnel (et leurs heures supplémentaires sont payées en dessous du SMIC pour les catégories C !).
- application d’un jour de carence non payé et d’une diminution de la prime annuelle dans le Public pour celles et ceux qui ont développé la maladie !
Ce jour sera payé, seulement pour ceux qui sont mis en quarantaine. Dans le privé c’est 3 jours de carence alors que la quarantaine devrait être appliquée aussi dans le cas des épidémies de grippe qui, en 2019 ont fait plusieurs milliers de morts.
Les retraité·es de la Santé et de l’action sociale, dénoncent cette situation qui induit pour des basses pensions voire très basses et des départs prématurés pour invalidité. Ce sous-financement est particulièrement dramatique pour la prise en charge des personnes âgées.Nous ne pouvons accepter comme en Italie le tri des patient·e·s suivant l’âge ou les pathologies associées.
Le sous-financement chronique a mis les hôpitaux et les EHPAD dans une situation dramatique révélée au grand jour dans ce contexte de pandémie du coronavirus.