La colère des hospitaliers décryptée en 7 points

Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, annonce la suppression de 120 000 fonctionnaires, le gel des salaires et l’augmentation de la CSG. Mme Buzyn, ministre de la Santé, présente un plan d’économies record sur le budget de la Sécurité Sociale et poursuit la loi santé. Après le passage en force des ordonnances sur le Code du Travail contre les salarié.e.s du privé, le gouvernement dévoile son plan d’attaque contre les fonctionnaires. Derrière les agents de la fonction publique ce sont les services publics eux-mêmes et la Sécurité Sociale, piliers du fonctionnement de notre société, qui sont attaqués.

  1. GEL DU POINTS D’INDICE : PERTE DE 14% DE POUVOIR D’ACHAT EN 7 ANS

Cela représente :

  • Pour un agent de catégorie C percevant 1 200 €/mois : 168 € de perte mensuelle
  • Pour un agent de catégorie B percevant 1 500 €/mois : 210 € de perte mensuelle
  • Pour un agent de catégorie A percevant 2 000 €/mois : 280 € de perte mensuelle.
  • La CGT revendique un dégel du point d’indice avec mesures de rattrapage des pertes depuis 2000.
  1. JOUR DE CARENCE

Les fonctionnaires subissent quotidiennement la désorganisation de leurs services et établissements, l’épuisement professionnel. Dites NON au jour de carence.

  • La CGT revendique la suppression du jour de carence pour tous.
  1. AUGMENTATION DE LA CSG DE 1,7 POINT

Dès le 1er janvier 2018, avec ce nouveau prélèvement sur nos salaires, la réduction de notre traitement indiciaire va se situer entre 17 et 100 € par mois. La compensation prévue par le gouvernement est tout simplement injuste : il prévoit de remplacer cette perte par une prime, versée aux seuls fonctionnaires en poste au 31 décembre 2017 — tant pis pour les nouveaux —, prime qui, bien entendu, ne rentrera pas dans le calcul des retraites.

  • La CGT a toujours rejeté l’étatisation des recettes de santé au détriment du salaire différé et refuse donc non seulement l’impôt CSG, mais encore plus son augmentation.
  1. REMISE EN CAUSE DES RETRAITES

Le gouvernement annonce que le Code des Pensions Civiles et Militaires, ainsi que la CNRACL seraient supprimés en 2018, pour aller vers une retraite par points. Ce qui veut dire des pensions à la baisse et, en particulier, la fin du calcul basé sur les 6 derniers mois.

  • La CGT s’oppose à la retraite par point et revendique le maintien du calcul des pensions sur le salaire des 6 derniers mois.
  1. REDUCTION DE 4 MILLIARDS D’EURO DES DEPENSES D’ASSURANCES MALADIE

La présentation du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) confirme la brutalité du gouvernement et prévoit de réduire le déficit global de la Sécu de 3 milliard d’euros en 1 an.
Le passage de 18 à 20 euros du forfait hospitalier a lui aussi été confirmé (+10% d’un coup !). Les Complémentaires  Santé  annoncent  déjà  un  surcoût qui nécessitera inévitablement une augmentation de leurs tarifs.

  • La CGT dénonce un PLFSS donnant la priorité à l’austérité et un plan d’économie inédit.
  1. DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL

Le gouvernement n’épargne pas les hôpitaux. La « restructuration de l’offre de soin » constituera un des principaux leviers pour faire des économies (estimé à près de 1,5 milliard d’euros sur les hôpitaux).
Avec  l’annonce  de  la  suppression  de  120  000 fonctionnaires  :  c’est  plus  de  travail,   plus   de polyvalence, plus de mobilité, plus d’épuisement des personnels. La CGT dénonce la situation catastrophique dans les hôpitaux et  établissements  de  santé   résultant  des plans d’économies successifs.

  • La CGT revendique l’arrêt des restructurations, des suppressions de postes et la titularisation des contractuels et emplois aidés.
  • La CGT reste opposée aux GHT et revendique l’abrogation des lois Santé et PST.
  1. UN POINT D’INDICE DIFFERENCIÉ : MENAC LE STATUT

Au début du  mois,  M.     Macron  affirmait «  Nous  devons  avoir  une   gestion   différenciée  des Fonctions publiques ». Cela impliquerait des négociations comme dans le droit privé, par branches, par services, et ouvre la porte à des «  statuts  locaux  » avec des salaires fixés arbitrairement d’un agent  à l’autre.
Le Statut Général des fonctionnaires, créé en 1946, garantit l’existence d’un service  public égalitaire  sur tout le territoire  auprès  de  tous les  usagers. Le gouvernement affiche clairement son objectif d’ouverture à la concurrence et  de  privatisation  des services publics.
Pour ce faire, cela impose le démantèlement du Statut : le principal verrou à faire sauter.

  • La CGT défend le Statut de la Fonction Publique et revendique— notamment en renforçant le titre 1 avec le maintien d’une grille indiciaire nationale pour toute la Fonction publique — d’étendre à tous les agents les meilleurs garanties et droits afin de mettre fin aux disparités entre les 3 versants.
C’est pourquoi, à la suite des 12 et 21 septembre, les 5,2 millions de fonctionnaires et salarié.e.s des secteurs publics et privés de la santé et de l’action sociale ont appelé.e.s à faire grève unitairement et à manifester le 10 octobre 2017.
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