COMPTE RENDU DU CHSCT EXTRAORDINAIRE ORL-CMF

Le 17 aout 2020, la CGT adressait à la direction un courrier CHSCT dénonçant les conditions de travail très dégradées de l’équipe paramédicale d’ORL-CMF en grande souffrance. Comme pour le service d’urologie, nous avons été amenés à demander en intersyndicale la tenue d’un CHSCT extraordinaire.

Lors de cette instance, de nombreux personnels sont venus témoigner de leurs conditions de travail et de leur souffrance. Ils ont tour à tour décrit le sentiment de travail inachevé et d’être démunis face à l’intensification de leur charge de travail. Cette situation entraine d’importantes répercussions physiques et psychologiques (fatigue, sommeil perturbé, TMS, etc…) ainsi que l’augmentation de risques psychosociaux.

A plusieurs reprises, nos collègues ont déclaré ne pouvoir arriver à faire de coupure avec leur activité professionnelle, leurs conditions de travail empiétant de façon très inquiétante sur leur vie privée.

La direction a répondu qu’elle prenait en compte les témoignages des personnels et leur souffrance. Elle a aussi souligné le contexte épidémique post-COVID qui a entrainé la prise en charge en urgence de patients à risques présentant un profil de soins complexes et précisé qu’il était impérieux de prendre des décisions structurelles pour éviter que la situation ne se renouvelle à moyen terme.

Les médecins présents se sont montrés sensibles à la situation vécue par les agents et leur ont exprimé leur solidarité, rappelant qu’ils étaient une « équipe » à part entière. Ils ont souligné que la hausse de l’activité (qui s’était modifiée) allait se maintenir. Cependant, ils ne pouvaient accepter la souffrance de l’équipe.

La problématique de la capacité d’accueil des soins continus a été évoquée à plusieurs reprises compte tenu du retour prématuré des patients en hospitalisation complète. Alors que la restructuration du pôle NSTC prévoyait l’augmentation de la capacité des soins continus de 4 à 6 lits courant 2021, les intervenants se sont accordés sur le besoin d’accélérer cette disposition et de dépasser les objectifs en allant à 8 lits.

Le syndicat CGT a souligné le sentiment d’insécurité décrit par les personnels au travers d’une charge travail impossible à gérer. Nous avons insisté sur les capacités d’accueil inadaptées en particulier au niveau des soins continus et le recours à l’intérim ou aux remplacements de courtes durées qui pèse aussi lourdement sur l’équipe en terme d’accompagnement.

Même si la récente épidémie a majoré les difficultés des personnels, nous avons une nouvelle fois rappelé que l’ensemble des politiques de santé des dernières décennies ont aggravé les conditions de travail des hospitaliers.

La CGT a demandé que soit réalisé en urgence une évaluation de la charge en soins pour déterminer les effectifs nécessaires, et non une maquette organisationnelle qui se bornerait à rationaliser les soins.

  • Les patients atteints de pathologie cancéreuse nécessitent des soins personnalisés ou l’aspect relationnel est majeur. Cette évaluation devra prendre en compte cette dimension, y compris le travail « invisible ».
  • La CGT ne souhaite pas que des lits de cancérologie soient « fermés », mais ne peut cautionner que les personnels rentrent chez eux au bord de l’épuisement professionnel.

Les mandatés CGT ont rappelé à la Direction les revendications légitimes des personnels d’ORL-CMF :

  • 1 IDE de nuit
  • 1 IDE en coupé
  • 1 AS en coupé

La direction s’est engagée à débuter dans les 2 mois à venir :

  • Une étude accélérée sur la situation du service
  • Une réflexion sur le lissage de l’activité, le redimensionnement de l’unité et le rythme de travail
  • Etudier la demande des personnels concernant l’octroi d’un dimanche de repos sur deux en application du décret n°2002-9 du 4 janvier 2002.

Ce dernier point permettrait aux agents de retrouver un semblant d’articulation vie privée/vie professionnelle et contribuerait à la fidélisation et au recrutement des agents. Le syndicat CGT a d’ores et déjà interpellé le Comité Technique d’Etablissement pour l’ordre du jour d’octobre.

Dès lundi, la direction rencontrera les personnels et annoncer d’éventuels effectifs supplémentaires…

Après deux CHSCT extraordinaires concernant directement les conditions de travail dégradées de nos collègues, nous constatons que les substantielles augmentations de salaire obtenues il y a peu grâce à votre mobilisation ne pallient pas la souffrance au travail.

A l’image de l’urologie et de l’ORL-CMF, d’autres secteurs doivent se reconnaître, subissant la dégradation de leurs conditions de travail, engendrée par la mutation de « l’hôpital public-entreprise » sous le coup des différentes politiques d’austérité.

Comme lors de la précédente instance, nous avons rappelé à la direction que de nombreux secteurs étaient en grande difficulté, qu’elle devait redoubler de vigilance et mettre en place les mesures nécessaires afin de protéger l’ensemble de ses personnels…

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