Pour le gouvernement, c’est l’intensification du travail avec la semaine en quatre jours !
Pour la CGT, c’est la réduction du temps de travail !
Stanislas Guérini, ministre de la transformation et de la Fonction publiques, prétend améliorer les conditions de travail des agent.es publics. De qui se moque-t-il ?
Après 16 milliards de baisse des crédits au titre de la loi de finances 2024, ce sont 20 milliards d’euros supplémentaires de crédits qui sont rayés de la carte, toujours en 2024, alors que de nouvelles purges budgétaires sont annoncées au titre des projets de lois de finances et de financement de la sécurité sociale 2025.
Qui peut imaginer que cela n’aura aucune influence négative sur les conditions de travail des personnels ?!
Force est aussi de constater le refus réitéré du ministre de revaloriser les traitements et salaires, de refonder les grilles indiciaires, de mettre fin aux inégalités salariales et professionnelles entre les femmes et les hommes.
Qui peut croire que cela n’aura pas plus d’influence négative sur les conditions de travail et de vie des personnels ?!
Qu’en est-il de la semaine en quatre jours ? Soulignons tout d’abord que le ministre aura décidé de lancer des « expérimentations » sans jamais en discuter avec les organisations syndicales.
Et pour cause dès lors que les principes directeurs de ces « expérimentations » ne sauraient induire une quelconque modification du temps de travail, du volume et de la répartition des emplois mis à disposition ou encore de l’organisation concrète des services comme les missions d’accueil des usager.es.
De fait, c’est une intensification du travail, de sa charge et de sa pénibilité qui est promise aux personnels avec, de plus, une possible dégradation de la qualité du service public rendu aux usager.es !
Le gouvernement français est un des rares dans le monde à promouvoir la semaine en 4 jours sans réduction du temps de travail.
Cette vision étriquée et régressive est contraire au mouvement large observé dans de nombreux pays avec des expérimentations fondées sur la semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail et sans baisse de salaire (comme en Islande, en Grande-Bretagne ou Espagne, par exemple).
Ces expériences sont éloquentes sur les effets positifs à tous points de vue d’une réduction du temps organisée (qualité du travail, santé, environnement, etc.…)
D’autres choix sont pourtant possibles en réduisant le temps de travail tout au long de la vie avec, entre autres, le rétablissement du droit à la retraite à taux plein à 60 ans et la réduction du temps de travail à 32 heures.
Dans ce cadre, la semaine de 4 jours peut être une modalité possible mais en aucun cas un modèle unique qui ne correspond pas notamment aux attentes de nombreux parents de jeunes enfants.
Dans le même temps, outre la revalorisation des traitements et des salaires, la CGT revendique les créations d’emplois nécessaires.
Réduire le temps de travail tout au long de la vie :
- C’est travailler moins, mieux, toutes et tous.
- C’est un des leviers qu’il nous faut actionner pour réduire et mettre fin aux inégalités entre les femmes et les hommes.
- C’est réduire la pénibilité du temps passé au travail, instaurer de fait un droit effectif à la déconnexion.
- C’est révolutionner les finalités, les contenus du travail, les modalités et les temps de déplacement, les manières de consommer, autant de conditions requises pour répondre aussi à l’urgence climatique.
- C’est reconstruire la démocratie au travail et dans la cité. C’est permettre aux êtres humains de disposer des temps nécessaires à leur émancipation hors de la sphère
Ensemble, imposons la réduction du temps de travail tout au long de la vie !