Mon Hôpital Va Craquer : Il y a urgence pour nos urgences ! Depuis plusieurs décennies, les agents hospitaliers soutenus par les organisations syndicales CGT et FO, alertent sur la situation de l’hôpital soumis à la politique du chiffre. Les personnels dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail : si l’hôpital public est sur le point d’imploser, nos services d’urgences sont désormais à bout de souffle !
Aujourd’hui, il y a urgence pour nos collègues des URGENCES !
A ce jour, les agents sont épuisés. Les équipes sont à bout de souffle. Les heures supplémentaires ne trouvent plus de public et régulièrement certains secteurs sont sans agents. L’attente et les pertes de chance sont nombreuses. Les arrêts maladie pour épuisement professionnel se multiplient, les demandes de mutation, disponibilités, démissions également. Il n’est plus acceptable, tenable de croiser des collègues en pleurs ou sidérés lors des prises ou fin de garde.
Le constat est le suivant :
* Les déserts médicaux et le manque de médecins libéraux aux heures de nuits et week-end obligent nombres de patients à se rendre aux services d’urgences.
* La politique du « toujours plus » de médecine et de chirurgie ambulatoire avec la réduction toujours plus poussée des durées moyennes de séjours, aboutit inexorablement à ce que le patient retourne aux urgences.
* Les fermetures de lits entrainent des redéploiements, un épuisement des personnels et une diminution du nombre de lits mis à disposition pour désengorger les services d’urgence.
L’été s’annonce sous haute-tension.
Que ce soit aux urgences adultes, pédiatriques de Lapeyronie ou tête et cou de Gui De Chauliac la situation est désormais critique et ce, aux portes de l’été : les conditions d’accueil et de prise en charge des patients et de leurs familles sont menacées. Ceci est la conséquence d’un absentéisme inquiétant et de l’absence de directives claires pour optimiser la régulation des flux d’amont et des lits d’aval.
Les personnels de ces unités redoutent des situations de perte de chance pour les patients y compris au niveau de la pédiatrie où même la gestion de la douleur s’avère précaire… Par ailleurs, l’augmentation des délais de prise en charge chez les adultes comme en pédiatrie risque d’entrainer des tensions avec les usagers et leur famille.
A l’image des secteurs d’hospitalisation, nos collègues exigent des mesures fortes :
Pour les services d’urgences
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Une réactivité rapide pour rendre participatifs tous les acteurs du soin dans la régulation des flux d’amont
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Permettre des parcours de soins sécuritaires pour les usagers et les personnels soignants
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La régulation des flux d’aval afin d’hospitaliser les patients qui le nécessitent
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Refonder la prise en charge des urgences et des soins non programmés
Pour les personnels hospitaliers paramédicaux et médicaux
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Revalorisation conséquente du point d’indice, des salaires et des indemnités pour contraintes et pénibilités horaires : nuit, dimanches et fériés
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Développer un vaste plan de formation de personnels soignant afin de permettre des recrutements massifs
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Renforcement des moyens pour les établissements + recrutement de personnels (brancardiers, coursiers, ouvriers, logisticiens, secrétaires) pour que chacun soit centrer sur son cœur de métier
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Ratios de personnel adaptés à la charge en soins
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Mesures salariales pour fidéliser les médecins et prioriser leur affectation à l’hôpital
Alors que notre direction a récemment déployé des mesures « d’attractivité et de fidélisation » des personnels, ces légitimes revendications urgentes et incontournables ne trouveront leur réponse qu’au niveau des décideurs politiques.
Nos organisations ont été reçues ce mercredi à 14h par le Directeur Général du CHU.
Une demande d’audience a été déposée auprès de la direction régionale de l’ARS pour évoquer une situation inédite et désormais urgente.
Afin de dégager la responsabilité de nos collègues qui pourraient être mise en cause dans le cadre d’éventuels incidents de soins résultant du contexte sus cité, nos organisations se réservent le droit d’effectuer une alerte CHSCT avec inscription au registre qui sera adressée à la DIRECTE pour « mise en danger de patients par défaut de moyens ».
Pour ces motifs, les organisations syndicales CGT et FO du CHU de Montpellier ont déposé un préavis de grève illimité spécifique « urgences », à compter du lundi 4 juillet 2022.
Sont concernés les services d’urgences adultes et pédiatriques de Lapeyronie et les UTEC de Gui de Chauliac.