Déclaration liminaire CGT + intervention bilan social CTE du 2 juillet 2020

Déclaration liminaire : Face à la dégradation des conditions de travail et de sécurité des hospitaliers et leur impact sur la prise en charge de la population, plusieurs organisations syndicales dont la CGT appelaient le 30 juin à une nouvelle journée de mobilisation nationale.

Les mouvements de grève qui se sont multipliés sur le territoire ces dernières années notamment dans les services d’urgences, les blocs opératoires, les secteurs de radiologie, de psychiatrie et les EHPAD, reflètent le profond malaise et la colère des hospitaliers potentialisée par la crise sanitaire et une prime à 2 vitesse particulièrement injuste.

Ces professionnels exigent des mesures urgentes et pérennes pour améliorer leurs conditions de travail et de vie mais aussi la qualité de prise en charge des usagers par :

  • L’arrêt des fermetures de services et de lits
  • La création de postes pérennes et statutaires
  • L’augmentation des salaires et la refonte des grilles indiciaires
  • La reconnaissance de la pénibilité en particulier pour les professions victimes du droit d’option, les manipulateurs radios mais aussi la filière infirmière qui présente, s’il est utile de le rappeler, l’intégralité de ces critères.
  • Le passage en catégorie B avec maintien de la catégorie active pour la filière aide-soignante et le passage en catégorie A pour les techniciens de laboratoire.

Les premières annonces du Ségur de la Santé qui est en train de s’achever sont largement insuffisantes et dénoncées tant par les agents de la FPH que les médecins qui s’estiment floués.

En ce qui concerne le CHU de Montpellier, nous rappellerons ici la majorité des revendications locales qui reviennent inlassablement et sur lesquelles, Monsieur le Président, vous avez autorité :

  • L’application de la réglementation.
    • Les modifications de plannings incessantes ou à la dernière minute qui peuvent entrainer les rappels à domicile pour notifier une modification de poste la veille pour le lendemain.

    • Cette situation ne favorise pas l’articulation vie privée/vie professionnelle et contribue à culpabiliser l’agent concerné ou mettre sous pression lorsqu’il s’agit d’un contractuel en quête du sésame de la stagiérisation…

    • Le rétro pédalage réglementaire comme en gériatrie où les IDE d’un des rares secteurs à bénéficier d’un dimanche de repos sur 2 (en 7h30) s’est vu imposer un retour à la trame classique du CHU, soit 3 dimanches travaillés par mois à minima. A ce titre, nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse motivée suite à notre question CTE…

    • Nous re-sollicitons aussi la validation systématique de tout temps de travail supplémentaire y compris le temps de dépassement en tant que tel, y compris pour les secteurs « historiques » en 12 h dont la charte prévoyait ce temps de dépassement pour les transmissions orales. Nous attendons toujours les conclusions du groupe de travail sur les transmissions orales dans les secteurs en 12h qui auraient dû nous être présentées ici.

    • Le bilan social fait état de l’explosion des compteurs d’heures supplémentaires validées. Qu’en serait-il si le temps de dépassement était validé ?

    • Nous continuons de réclamer la prise en compte réglementaire du temps d’habillage/déshabillage conformément à la réglementation.

    • En lien avec Chronos, nous exigeons que l’institution cesse d’interpréter la réglementation à son avantage. Les agents en poste sur des roulements de 36h doivent bénéficier d’une 1h de RTT et non d’une heure de Repos Compensateur.
    • Les heures supplémentaires de dépassement ou d’astreintes effectuées doivent être tracées automatiquement.

L’ensemble de ces thématiques vous avaient été présentées par notre syndicat en janvier 2019. Si nous avions obtenu satisfaction du projet de modification des périodes de congés d’été, l’ensemble des autres revendications sont restées lettre morte et sont toujours d’actualité malgré la crise sanitaire.

A ce jour, nous réclamons toujours l’adaptation des effectifs avec l’augmentation de l’activité, quantitative et qualitative.

Avant la crise sanitaire, de nombreux secteurs étaient en en difficulté face aux réorganisations et à la montée de l’activité sans effectifs supplémentaires.

Pour n’en citer que quelques un,

  • le DAR A,
  • les orthopédies 3A et 3B,
  • les consultations et le bloc d’ophtalmologie,
  • les secteurs de psychiatrie ou de gérontologie.

Concernant ce dernier, les agents cumulent une bonne partie des problèmes que nous venons de citer, sans parler de la problématique des effectifs qui est certainement responsable des accidents de travail constatés dans le bilan social. Nous vous avions alerté en 2019 sur ce risque au travers d’un CHSCT extraordinaire pour ce pôle.

Ces situations ne permettent pas aux soignants de travailler sereinement tant pour leur sécurité que celle des patients et impactent considérablement leur vie privée.

Le bilan social parle de lui-même. 

Les congés maladie de longue durée, les accidents de travail et de trajet sont en augmentation.

Dans le même temps, les compteurs des agents restent au plus haut niveau avec près de 800 000 heures cumulées soit plus de 400 postes manquant, quand le contrat performance en avait supprimé plus de 450…

 

INTERVENTION CGT BILAN SOCIAL 2019

Effectifs

Comme en 2018, nous observons une augmentation des personnels contractuels y compris des intérimaires. En 2017, nous réclamions la création d’un véritable pool de remplacement. Nous attendons le bilan du pool de qui sera géré par les pôles, plus que jamais d’actualité.

Les heures supplémentaires validées, c’est à dire celles qui ont été enregistrées dans le bon compteur DRHS augmentent de 67 %. Au passage, si le temps de dépassement effectué à la demande de l’encadrement et pour nécessité de service était considéré comme du temps supplémentaire (comme cela devrait être le cas au regard de la réglementation), ce compteur DRHS exploserait !

A noter la situation particulière de la filière infirmière, aide-soignante et ASH ainsi que celle des sages-femmes qui totalise une augmentation de + de 141 % d’heures réalisées.

Absentéisme

Nous observons l’augmentation du taux d’absentéisme à plus de 7% et l’augmentation préoccupante :

  • des congés de longue durée : + 16 %
  • de trajet : +21 %
  • des accidents de travail : +15 % dont l’augmentation concerne les pôles EMMBRUN, Cliniques Médicales et Gérontologie, très concernés par les accidents du travail pour les fonctions AS et IDE.

Nous observons que la tranche d’âge des plus de 40 ans est la plus exposée ce qui nous inquiète au regard du projet de réforme des retraites et la suppression des départs anticipés au titre de la catégorie active pour les aides-soignants et infirmiers ayant fait le choix de la conserver ainsi que pour les professions qui l’on perdues lors des droits d’option.

Malgré la réintroduction du jour de carence, les congés maladie de courte durée poursuivent leur progression, ce qui confirme que les agents hospitaliers ne s’arrêtent que lorsqu’ils y sont contraints et forcés malgré la perte financière sur la prime de service.

Ce jour de carence représente une « économie » de 378 000/an pour le CHU. Tous les moyens sont bon pour l’Etat pour diminuer la masse salariale des établissements…

 

Si le nombre d’agents arrêtés pour maladie professionnelle est en diminution par rapport à 2018, il augmentera fortement dans le prochain bilan avec la crise sanitaire liée au COVID.

Turn-over

Nous avons relevé que le turn-over des agents poursuit sa progression :

  • + 3,3 %
  • Nouvelle progression des démissions + 36 % qui représentent 31% des départs !

La fidélisation des personnels est donc plus que jamais d’actualité.

Le nombre de demandes insatisfaites en crèche augmente par rapport à 2018.

L’institution devrait se pencher sur cette problématique afin d’améliorer sa politique sociale envers les agents du CHU tout comme pour celle des transports.

Projet social d’établissement

Compte tenu des enjeux écologiques et des difficultés de circulation, il serait judicieux de valoriser les transports doux de type vélo ou vélos électrique afin de les encourager pour les agents résidant à proximité du CHU.

Nous avons sollicité le nouveau Maire de Montpellier et Président du Conseil de Surveillance sur cette thématique qui revient régulièrement dans nos échanges avec les agents ainsi que sur celle de l’accessibilité au logement facilitée pour les agents hospitaliers. Nous portons cette revendication depuis 5 ans.

Dette sociale (vos compteurs CHRONOS)

Malgré les différentes cures d’amaigrissements de la « dette sociale », celle-ci continue de progresser inexorablement, signe que les agents sont mis fortement à contribution :

  • 640 000 heures en 2015, 700 093 heures en 2018 et près de 800 000 heures en 2020.

Cette dette sociale représente, environ l’équivalent de 400 postes d’hospitaliers : CQFD…

En 2019, nous avions été la seule organisation syndicale à voter contre le bilan social.

Vu l’évolution de la dette sociale et de l’augmentation très inquiétante de l’absentéisme, nous ne validerons pas ce bilan. Même s’il est parfaitement étayé et que nous ne remettons pas en cause la sincérité des données.

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