C’est avec une grande émotion et une profonde tristesse que nous avons appris la disparition tragique d’une collègue infirmière, tuée en service au centre hospitalier de Thouars (79).
Si les passages à l’acte peuvent être considérés comme inhérents à certaines pathologies, les réponses pour les éviter nécessitent des moyens. Or, rien n’est proposé par le ministère sinon l’obligation de faire toujours plus avec toujours moins. Nous connaissons la suite : aujourd’hui, deux enfants sont orphelins de leur mère.
Depuis des mois, les personnels alertent sur la dégradation sans précédent du service public de santé, organisée par les pouvoirs publics depuis les trois derniers mandats présidentiels.
Tous les secteurs sont touchés, aussi bien les urgences que la psychiatrie. Fermer des lits sans donner à l’ambulatoire les moyens d’exister, c’est jeter à la rue un certain nombre de patient.e.s sans soin et sans suivi.
Le quotidien des soignant.e.s est rude. Les agressions dont elles/ils sont victimes les affectent gravement, aussi bien physiquement que psychiquement.
Les séquelles d’un tel traitement sont nombreuses et handicapantes. Pour autant, le gouvernement défend l’idée de les exposer encore plus longtemps à ce contexte particulièrement délétère en mettant fin définitivement à la catégorie active.
Par ailleurs, nous appelons depuis des mois les pouvoirs publics à interdire tous les actes de violence à l’encontre des personnels soignants et à se pencher très sérieusement sur leurs revendications. La violence policière, le matraquage et/ou le gazage dont sont victimes les infirmièr.e.s lors des manifestations ne peuvent être les solutions attendues de Mme Buzyn ou de son remplaçant, M. Olivier Véran.
C’est impardonnable, surtout venant d’un médecin ayant exercé à l’hôpital public. Nous ne l’oublierons pas !
Montreuil, le 17 février 2020.