En supprimant 19 lits d’intra-hospitalier, ainsi que deux secteurs d’extra-hospitaliers (antennes délocalisées), le pôle psychiatrie du CHU de Montpellier décide de tourner le dos à nombre de patients – le tout sans la moindre concertation avec les personnels médicaux et paramédicaux (aides soignants, infirmiers, psychologues, agents de service hospitalier, etc.).
Un rassemblement est appelé ce mardi 24 avril à 7h30 dans la cour d’honneur de l’hôpital de la Colombière. http://www.revolutionpermanente.fr/Montpellier-Les-patients-atteints-de-troubles-anxiodepressifs-abandonnes-par-le-CHU. Signez la pétition : https://www.change.org/p/sauvons-l-uttad-unit%C3%A9-de-traitement-des-troubles-anxieux-et-d%C3%A9pressifs-chu-de-montpellier
Pour les patients et les personnels de l’hôpital La Colombière, à Montpellier, le couperet est tombé le 12 avril : d’importantes réorganisations vont avoir lieu pour favoriser le développement de la psychiatrie en ambulatoire. Cette réorganisation se faisant à moyen constant, elle signifie la fermeture de l’Unité de traitement des troubles anxieux et dépressifs (UTTAD), ce que la direction justifie par le fait… que l’offre de soin pour ces patients est très développée dans le secteur privé !
Les différentes actions et luttes menées par le personnel de la Colombière en novembre dernier n’auront manifestement pas suffi à enrayer les projets funestes de la direction de l’hôpital. En effet, de nombreux soignants s’étaient rassemblés à l’appel de la CGT pour dénoncer une dégradation de l’accueil et de la prise en soins des patients en psychiatrie : la surpopulation de patients dans les unités de soins, conjuguée au manque de personnels soignants formés et expérimentés, conduit à des agressions répétées envers les blouses blanches.
Malgré cela, en fermant 19 lits ainsi que des structures extérieures, qui sont pourtant au plus près de la population, la Direction persiste à mettre à mal une spécialité déjà en souffrance. Les patients concernés vont être réorientés vers le secteur privé lucratif quand ils en auront les moyens financiers, ou sacrifiés sur l’autel de l’hôpital-entreprise. Le principe d’une santé à deux vitesses, déjà très présent dans le modèle anglo-saxon, prend ici tout son sens.
Les personnels, via les organisations syndicales CGT et FO, ont donc décidé de déclencher un CHSCT extraordinaire, qui se tiendra le mardi 24 avril à 8h, dans le but de faire reculer le projet. Un rassemblement est appelé à 7h30 dans la cour d’honneur de l’hôpital de La Colombière pour appuyer le refus de ces réorganisations.
J’ai été hospitalisée en septembre 2016 à l’UTTAD et, là, j’ai été prise en charge à 100% par un personnel dévoué et compétent. Le faible effectif des patients m’a permise de me sentir bien accompagnée dans la démarche de reconstruction. Cette structure est à taille humaine contrairement à des cliniques que j’ai fréquentées auparavant.
Petite à petit, j’ai refais surface avec les différents soins : sport, massage, relaxation, soutien psychologique et prescriptions médicamenteuses. La référente infirmière désignée m’a énormément aidée pour libérer la parole.
Je trouve inadmissible de fermer cette unité qui sauve des vies et je pèse mes mots. Après mon passage aux urgences psychiatriques, mon admission à l’UTTAD m’a permise de faire un lien avec ma famille et la vie sociale. Sans ce passage, je ne sais pas si je serais de ce monde pour témoigner.
A la sortie de l’UTTAD, j’ai bénéficié d’une hospitalisation de jour à EURIDIS, rue de Moularès. Là, j’ai continué à faire du sport : sortie vélo, piscine, randonnée avec des infirmiers à l’écoute. Cette transition a finalisé mon traitement.
J’envisage maintenant de reprendre mon travail à la rentrée scolaire avec confiance et enthousiasme.
Je pense que personne n’est à l’abris d’un burn-out ou d’une dépression et ce type de structure spécifique est adapté au traitement de ces troubles.
Merci de m’avoir lu jusque là et j’espère avoir attiré votre attention avec mon témoignage.