« Les pauvres d’aujourd’hui sont souvent moins les retraités que les jeunes. Je leur demande donc, pour les plus aisés, un effort » a déclaré Emmanuel Macron. Demander un effort aux retraités, c’est faire semblant d’ignorer qu’ils n’ont cessé d’en faire des efforts : leurs pensions gelées depuis 4 ans, une fiscalité alourdie, ils participent toujours plus nombreux aux activités d’aide et d’assistance en lieu et place de l’Etat, ils aident leurs enfants touchés par le chômage et une précarisation grandissante.
Les « retraités les plus aisés » selon E. Macron
La hausse de la CSG de 1,7 point s’appliquera à la CSG calculée au taux de 6,6 %, qui devrait passer à 8,3 %. Elle va donc frapper les retraités ayant un revenu fiscal de plus de 1 200 € (1 838 € pour un couple marié ou pacsé) par mois, soit 60 % des retraités dans notre pays, plus de 10 millions. Peut-on considérer qu’à partir de 1 200 € par mois on est un retraité aisé ? ! 1 200 €, c’est 200 € au dessus du seuil de pauvreté.
Opposer les retraités aux salariés et aux jeunes : honteux
Comment peut-il comparer la situation des retraités, qui ont travaillé et cotisé pendant au moins 40 ans avec celle des jeunes qui nombreux font encore des études ou démarrent dans la vie professionnelle ? Quand on sait que le montant moyen des pensions se chiffrait en 2015 à 1 306 € bruts, 500 000 d’entre eux ne percevant que 800 € par mois.
Les privilégiés dont il ne parle pas
Les entreprises du CAC 40 ont enregistré des profits exceptionnels depuis le début de l’année 2017, ils ont grimpé quatre fois plus vite que leurs chiffres d’affaires : 52 milliards de profits au premier semestre, un nouveau record ! Ainsi le président propose de réduire le pouvoir d’achat des retraités au nom du partage des efforts, de réduire l’aide au logement et il accorde des réductions d’impôts de 3 milliards aux plus riches alors que ces véritables privilégiés n’ont jamais autant gagné d’argent.
Les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent, le pays régresse
De 1996 à 2016, le montant total des 10 plus grandes fortunes françaises a été multiplié par 12, alors que pendant ce temps le produit intérieur brut (PIB) du pays n’a même pas été multiplié par 2. Cela signifie que les profits ne bénéficient pas à l’investissement, donc pas à l’emploi, mais à une poignée d’actionnaires déjà immensément riches. Prendre aux pauvres pour donner aux riches c’est sacrifier l’économie du pays et son avenir.
Le redressement de notre économie passe par une répartition des richesses qui favorise les investissements et le pouvoir d’achat des salariés, des jeunes et des retraités et crée des emplois.
Le 28 septembre disons tous ensemble non à la hausse de la CSG, non à la mise en concurrence des retraités, des salariés et des jeunes, oui à la revalorisation de nos pensions au 1er octobre et à son indexation sur l’évolution des salaires.