Suite au courrier émanant de la Direction du CHU, vous êtes nombreux-ses à nous questionner sur la conduite à tenir, la majorité d’entre vous refusant de payer pour travailler.
Pour information, le 24 mars2017 le Conseil d’Etat a enjoint le ministère de la santé à publier sous 3 mois un décret inscrivant automatiquement tous les personnels infirmiers au tableau de l’ordre.
Depuis plus de 10 ans, les organisations syndicales de salarié-e-s (CGT-CFDT-FO-SUD-UNSA-CFTC-SNICFSU) rejettent la mise en place des ordres professionnels que les différents gouvernements tentent de leur imposer. Jusqu’alors, les ordres étaient instaurés pour les professions de santé exerçant majoritairement en libéral, tels les médecins et les sages-femmes. Depuis quelques années ils se multiplient.
Après les masseurs kinésithérapeutes, les pédicures podologues, se sont toutes les infirmières et les infirmiers qui ont été frappé-e-s par cette obligation d’adhérer et de cotiser à un ordre. Sur les 600 000 qui exercent en France, 80% sont salarié-e-s et 20% seulement sont des libér-ales-aux.
Les enjeux de cette structure de droit privé dépassent bel et bien l’intérêt des professionnels qui sont directement concernés. Dénuée de véritable légitimité démocratique, l’ordre infirmier se voit confier des missions réalisées jusqu’à présent par les services de l’Etat (Ministères, ARS…).
Parmi ces différentes missions :
-l’enregistrement des diplômes, et l’autorisation d’exercer
-les aspects disciplinaires
-la gestion et le contrôle du Développement Professionnel Continu.
Ce transfert d’activités publiques vers une structure privé oblige les professionnel-e-s à financer ces missions en payant une cotisation à un ordre.
En grande difficulté financière depuis 10 ans, l’ordre a un besoin urgent de faire payer les professionnels
pour continuer d’exister.
De plus, en instaurant un code de déontologie des infirmier-e-s en novembre 2016, les professionnels devront le signer, engageant ainsi leur responsabilité.
Les manquements au code seront passibles de sanction, du blâme à l’interdiction d’exercer. Or les règles du métier existent déjà. Le code de déontologie n’engage en rien la responsabilité de l’employeur qui a pourtant une obligation de moyens pour permettre aux professionnel-e-s d’accomplir leur mission.
L’expérience des ordres montre qu’ils font porter à l’individu la responsabilité des manquements à la déontologie sans prendre en compte les conditions d’exercice que les employeurs imposent.
L’ordre infirmier sera également l’interlocuteur unique du Ministère de la Santé en lieu et place d’une structure publique, le Haut Conseil des Professions Paramédicales, où les organisations syndicales sont représentées.
SIGNEZ LA PETITION
La CGT vous invite à signer et relayer massivement la pétition nationale qu’elle vient de mettre en ligne
« UN ORDRE INFIRMIER, POURQUOI FAIRE ? »
Avec cette pétition, c’est l’ensemble des professionnel-le-s de santé qui est appelé à se mobiliser pour enjoindre Emmanuel MACRON et la nouvelle Ministre de la Santé à abroger tous les textes faisant référence à l’Ordre National Infirmier.
Lien pétition :
Nous n’avons pas besoin d’un Ordre professionnel, qui fait essentiellement office de chambre disciplinaire. Nous n’avons pas besoin d’un Ordre professionnel, plus que jamais nous avons besoin :
- de moyens pour remplir nos missions au quotidien,
- d’effectifs supplémentaires pour améliorer nos conditions de travail et les conditions de prise en charge des patients
- de réelles revalorisations salariales qui reconnaissent le niveau de qualifications de notre diplôme et de responsabilités de nos professions.
- que la reconnaissance de la pénibilité soit reconnue dans la Fonction Publique Hospitalière (maintien en catégorie active) et étendue aux infirmières et infirmiers soumis aux mêmes conditions de travail ainsi qu’à d’autres professions de santé.
Je souhaite que le Président de la République Emmanuel Macron abroge tous les textes faisant référence à l’Ordre National des Infirmiers.