Déclaration liminaire CGT + Compte rendu CTE du 15 octobre 2020

Déclaration liminaire CGT : Monsieur le Président, Face à la dégradation des conditions de travail et de sécurité des hospitaliers et leur impact sur la prise en charge de la population, plusieurs organisations syndicales ou associations professionnelles dont la CGT appellent ce jeudi 15 octobre à une journée de mobilisation nationale.

Pour faire du lien avec la situation du CHU de Montpellier, nous vous interpellons ce jour sur plusieurs sujets récurrents qui malgré les interpellations collectives dans l’unité syndicale ou effectuées individuellement, et ce depuis plusieurs années pour certains d’entre nous, sont restées sans éléments de réponse précis et constructifs.

Les mouvements de grève qui se sont multipliés sur le territoire ces dernières années notamment dans les services d’urgences, les blocs opératoires, les secteurs de radiologie, de psychiatrie et les EHPAD, reflètent le profond malaise et la colère des hospitaliers potentialisée par la crise sanitaire et une prime à 2 vitesse particulièrement injuste.

L’augmentation très insuffisante obtenue récemment grâce à la mobilisation des personnels survient beaucoup trop tardivement. Non seulement elle ne couvre pas la perte de pouvoir d’achat subit ces dernières décennies par le gel du point d’indice, mais elle ne peut masquer les conditions de travail dégradées pour l’ensemble des hospitaliers dont ceux du CHU de Montpellier.

Ces professionnels exigent des mesures urgentes et pérennes pour améliorer leurs conditions de travail et de vie mais aussi et surtout la possibilité d’effectuer correctement leur mission de service public.

Les hospitaliers du CHU souhaitent :

  • L’arrêt des fermetures de services et de lits
  • La création de postes pérennes et statutaires
  • L’augmentation des salaires et la refonte des grilles indiciaires
  • La reconnaissance de la pénibilité en particulier pour les professions victimes du droit d’option, les manipulateurs radios mais aussi la filière infirmière.
  • Le reclassement dans une réelle catégorie B avec maintien de la catégorie active pour la filière aide-soignante, le passage en catégorie A pour les techniciens de laboratoire et le passage dans la filière soins pour les ambulanciers.

    Concernant le CHU de Montpellier, nous rappellerons ici la majorité des revendications locales qui reviennent inlassablement et sur lesquelles, Monsieur le Président, vous avez autorité :

    • Les modifications de plannings de dernière minute et les rappels à domicile ne sont pas acceptables. Ils sont un frein à l’articulation vie privée/vie professionnelle, contribuent à culpabiliser ou mettre sous pression les agents et peuvent être vecteurs de risques psychosociaux.
       
    • Concernant l’application de la réglementation sur les dimanches sur 2 de repos, nous rappelons que les personnels des secteurs d’urologie et d’ORL-CMF sont toujours dans l’attente de l’application de la loi. A ce titre, notre organisation accompagnera jusqu’au bout ces personnels si l’institution ne répondait pas favorablement à leur demande. 
      • Nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse motivée suite à notre question CTE posée il y a deux ans sur le rétropédalage réglementaire pour les IDE du secteur Aigoual d’Antonin Balmes, ce qui constitue un précédent en terme de dialogue social.
    • Nous sollicitons une nouvelle fois la validation systématique de tout temps de travail supplémentaire y compris le temps de dépassement en tant que tel, y compris pour les secteurs « historiques » en 12 h dont la charte prévoyait ce temps de dépassement pour les transmissions orales.
      • Nous attendons toujours les conclusions du groupe de travail initié en avril 2017 par le Directeur Général qui s’était engagé à les présenter à cette instance.
         
    • Nous avions constaté l’explosion des compteurs d’heures supplémentaires validées. Qu’en serait-il si le temps de dépassement l’était à son tour ? Les contractuels en fin de CDD partent-ils avec des compteurs épurés ? Certains secteurs sont en sous-effectifs quand on observe les compteurs de récupération des équipes.
    • Nous continuons de réclamer la prise en compte du temps d’habillage/déshabillage comme le prévoit la loi. Nous réclamons une nouvelle fois qu’un forfait soit rendu en jours de RTT aux agents en 12h ou 7h30.
    • En lien avec Chronos, nous exigeons que l’institution cesse d’interpréter la réglementation à son avantage. Les agents en poste sur des roulements de 36h doivent bénéficier d’une 1h de RTT et non d’une heure de Repos Compensateur. Pour rappel, malgré notre intense participation dans l’élaboration de la charte de temps de travail, la CGT a été la seule organisation à dénoncer l’ensemble de ces dérives et voter contre cette charte lors du CTE de janvier 2018.
      • Nous attendons toujours la présentation des trames de planning en 7h30 qui étaient censées être annexées à cette charte. Une partie des agents du CHU travaillent illégalement 3 dimanches par mois pour une prime qui s’apparente à un pourboire.
      • Les heures supplémentaires de dépassement ou d’astreintes effectuées doivent être tracées automatiquement.
    • Concernant la modification des périodes de congés d’été, nous attendons le bilan détaillé vu le nombre de cadres et d’agents qui ont constaté un fonctionnement en procédure dégradée. Cette disposition doit être beaucoup mieux anticipée et agrémentée de moyens.

      Alors que le CHU fait face à une nouvelle crise sanitaire, même si les personnels sont dévoués et s’inscrivent dans une posture professionnelle, il est de votre devoir de répondre pour tout ou partie aux revendications que nous venons d’énoncer au risque que les agents perdent motivation, sens au travail et décident de quitter nos institutions comme la presse nationale s’en fait écho actuellement.

      Les agents que nous avons rencontré ces derniers jours sont émoussés et encore sous le coup de la première crise. Ce mal être reflète le profond malaise et la colère encore palpable des hospitaliers, potentialisés par cette nouvelle épreuve, une prime à 2 vitesse particulièrement injuste et des mesures du Ségur très insuffisantes qui ont écarté la question des effectifs et des conditions de travail.

      Les personnels, y compris spécialisés, appréhendent leur réaffectation sur des secteurs COVID face au changement d’horaire quelques fois dérogatoire, aux difficultés de gardes d’enfants mais aussi et surtout en lien avec des compétences qu’ils estiment insuffisantes. Ces situations devront être étudiées individuellement, afin d’éviter un sur-absentéisme que nous devons éviter à tout prix, des risques psychosociaux ou des drames personnels…

      L’ouverture de nouveaux secteurs COVID doit d’accompagner d’effectifs adéquats au risque de perdre une partie des personnels quelques fois volontaires affectés sur ces unités.

      Cette nouvelle crise sanitaire ne saurait justifier un mangement autoritaire, si l’on veut conserver un semblant de cohésion et de solidarité au sein d’une communauté hospitalière éprouvée.

      A ce jour, nous réclamons toujours l’adaptation des effectifs avec l’augmentation de l’activité, quantitative et qualitative afin d’éviter le départ de nos collègues ou la survenue de drame comme nous l’avons vécu l’été dernier.

  1. Point COVID : 83 patients sont hospitalisés à ce jour. Le CHU de Montpellier aura besoin d’une soixantaine de lits supplémentaires. Le secteur privé devra prendre « sa part » et absorber une partie de cette montée en charge. 23 lits seront récupérés d’ici quelques jours en réactivant des capacités sur différents secteurs des sites de Lapeyronie, ADV et St Eloi.

La direction réfléchit à la dotation en effectifs sur des secteurs de médecine. Réflexions de passage en 12h pour les équipes des MIT et de médecine interne de Lapeyronie. Il semblerait que la direction souhaite mettre en place des rotations toutes les 3 ou 4 semaines pour les personnels affectés sur ces unités afin de ne pas reproduire le modèle en place lors de la première vague. Un partenariat étroit avec les cadres de pole serait de mise, contrairement à la gestion de la première vague.

La CGT a souligné la démarche visant à faire « tourner » les effectifs sur les secteurs COVID afin de gérer l’effort sur la durée. Suite à notre déclaration liminaire sur les craintes fondées de personnels quelquefois spécialisés qui pourraient être réaffectés de manière non optimale dans le dispositif COVID, la direction nous informe qu’un travail étroit serait en cours avec les cadres de proximité.

Elle précise qu’une attention particulière serait portée aux agents rencontrant des difficultés sur leur nouvelle affectation. Concernant les IBODE, elles pourraient être prioritairement affectées sur les drives de dépistage pour soulager les équipes fixes de prélèvement.

155 ETP ont été recrutés temporairement en externe. Toutes les demandes d’agents sont étudiées y compris pour les agents à temps partiels souhaitant basculer à temps plein. Les personnels en formation pourraient aussi effectuer des vacations les weekends.

La CGT souligne que le secteur privé doit prendre sa part à la gestion de la crise. Nous avons rappelé que certains secteurs étaient actuellement en souffrance comme la rhumatologie ou en difficultés par l’absentéisme comme le DAR A ou la réanimation pédiatrique qui pourrait l’être courant novembre. Le Directeur Général nous informe qu’il a rencontré les tutelles et leur a souligné que les équipes ne réagissaient pas de la même manière à la seconde vague. Les mesures du Ségur dont celles des effectifs devaient être accélérées.

La CGT a souligné que les 15 000 postes « promis » étaient très très insuffisants, ils représenteraient 3 postes pour le CHU de Montpellier. Il faudra donc un plan de recrutement très ambitieux pour doter les établissements de soins en effectifs pérennes, il faudrait donc à minima au moins 150 000 recrutements pour obtenir un effet « significatif ».

  1. Organisation du standard. Pour consultationNous faisons lecture d’un courrier des agents du standard, soutenu par l’ensemble des organisations représentatives au comité technique d’établissement.

    Les organisations syndicales soulignent le turnover des cadres de proximité (3 en 5 ans), les pertes d’appels et l’importante charge de travail qui ne correspond pas aux postes fonctionnels présentés dans ce dossier : -2,5 postes seraient supprimés.

    A noter que la CGT ne remets pas en cause le travail de l’encadrement de proximité mais ce turnover questionne.

    Un consensus est trouvé sur le report à court terme de ce dossier pour réétudier la charge de travail en particulier du poste d’accueil. La CGT souligne que la demande des agents dépasse le stade de la problématique du poste d’accueil. Même si le dossier nous présente un calcul basé sur la durée et le nombre moyen d’appels, le volume d’appels perdus questionne. La direction souligne que la problématique des appels perdus peut-être étayée par la « motivation » des agents.

    Cet argument nous semble un tantinet fallacieux. Ce dossier est reporté et sera représenté d’ici un à deux CTE afin d’objectiver la charge de travail et d’y apporter un éclairage pertinent.

  2. Modification des cycles de travail en hémato-oncologie. Pour consultationLe planning des personnels n’étant pas satisfaisant, les agents se sont exprimés favorablement après consultation sur de nouvelles trames plus respectueuses de l’articulation vie privée-vie professionnelle.

    Vote : pour à l’unanimité.

  3. Effectifs minimum en cas de grève pour les AMA des cliniques médicalesVote : CGT : contre. FO + CFDT + UNSA : abstention.
  4. Centres de thérapies : troubles de l’humeur et émotionnels/borderline. Pour consultation.Ce projet de thérapie des troubles de l’humeur et émotionnel est un projet innovant. La création d’un nouveau service au CHU de Montpellier ne peut être que positive.

    Cependant, nous regrettons que pour créer ce nouveau service, il a fallu en fermer 3 : Eurydice, HDJ du Père Soulas et l’UTTAD.

    Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour affirmer ce que la CGT défend depuis toujours : l’hôpital public manque cruellement de moyens et ne répond plus aux besoins de santé de nos concitoyens.

    Ce n’est pas seulement l’ouverture de ce service qui est nécessaire. C’est l’ouverture de ce service et la réouverture des 3 autres.

    En outre, comme vous le précisez, ce secteur a également vocation à organiser des thérapies en visioconférence pour pallier les déserts médicaux.

    Si nous ne pouvons-nous opposer à la mise en place de ces thérapies à distance car elles amèneront un plus à ceux qui n’ont rien, du moins nous pouvons l’espérer, nous ne pouvons pas pour autant nous satisfaire de la mise en place d’un système de santé à 2 vitesses qui acte l’abandon par les autorités sanitaires de pans entiers du territoire national.

    Pour toutes ces raisons, la CGT s’abstiendra sur ce point.

    Vote : CGT : abstention. FO + CFDT + UNSA : Pour.

    Effectifs minimum en cas de grève : CGT : contre. FO + CFDT + UNSA : abstention.

  5. SAMU CENTRE 15 état des lieux de la situation actuelle. Pour consultation.Vote : CGT : Pour. FO + CFDT + UNSA :

    Effectifs minimum en cas de grève

    Vote : CGT : contre. FO + CFDT + UNSA : abstention.

  6. Organisation du bionettoyage en imagerie : présentation complémentaire de la fiche de poste. Pour consultation.Comme nous l’avions souligné en juin 2020, ce dossier est particulièrement « séduisant » mais nous relevons une fois de plus quelques « glissement de tâches ». Si la fiche a été révisée, nous constatons encore des missions incombant à d’autres professions que la filière ASH. Il est important que les ASH soient réintégrés dans les secteurs de soins en tant qu’ASH et non en tant qu’AS sous-payé.

    Vote : CGT +CFDT + UNSA : abstention. FO : pour.

  7. Bilan à 18 mois pour les AP de la chirurgie infantile. Pour consultation.Ce dossier présenté en première consultation démontrait une cohésion d’équipe altérée puisque seules les AP désiraient ce passage en horaire dérogatoire. Dans ce bilan, nous observons des temps de pause non respectés (70,6 %), des compteurs DRCV (CET compris), particulièrement élevés qui justifieraient le recrutement de personnels supplémentaires. Par ailleurs la conclusion est un plaidoyer sans surprise pour le passage des PDE en 12 h. Les PDE pourraient logiquement demander l’inverse…

    Vote : CGT abstention. Autres OS : Pour.

  8. Budget formation / promotions professionnelles 2021. Pour consultation.La formation continue est financée par plusieurs cotisations obligatoires, assises sur la masse salariale du CHU et versées à l’ANFH :
  • Le budget propre de 4,9 millions d’€ environ est réparti entre un plan « classique » et les études promotionnelles.
  • Des fonds mutualisés, gérées par l’ANFH et répartis en fonction des demandes régionales, à hauteur de 2 millions d’€.

Pour 2021, la direction souhaite renforcer les possibilités de départs en promotion professionnelle un important effort de financement étant consentie.

Il s’agirait aussi de rendre plus lisible les conditions et modalités de financement par notre établissement ce qui se traduira par une note de service unique pour uniformiser et simplifier les parcours.

Pour la CGT, on peut se réjouir de l’augmentation des promotions professionnelles et encourager des parcours qui n’auraient peut-être pas été envisagé par l’agent (ex : ASHQ vers la filière manip. Radio MERM).
Vote : pour à l’unanimité.

  1. Télétravail : bilan de la période de confinement. Pour consultation.

La direction nous présente un bilan détaillé du télétravail durant le confinement lié au COVID dont les propositions des télétravailleurs et les évolutions proposées par le CHU. Ce projet s’inscrira dans le projet social (accompagnera de la parentalité et l’articulation vie privée-vie professionnelle) et le développement durable (plan mobilité). La majorité des agents ayant eu recours au télétravail sont satisfaits.

Vote : pour à l’unanimité.

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *