Déclaration liminaire de la CGT au CTE du 2 juillet 2019

Face à la dégradation des conditions de travail et de sécurité des hospitaliers et leur impact sur la prise en charge de la population, plusieurs organisations syndicales dont la CGT appelaient aujourd’hui à une nouvelle journée de mobilisation nationale.

Les mouvements de grève qui se multiplient sur le territoire notamment dans les services d’urgences, les blocs opératoires, les réanimations, les secteurs de psychiatrie et hier les EHPAD, reflètent le profond malaise et la colère des hospitaliers.

Ces professionnels exigent des mesures urgentes et pérennes pour améliorer leurs conditions de travail et de vie mais aussi la qualité de prise en charge des usagers par :

  • L’arrêt des fermetures de services et de lits
  • La création de postes pérennes et statutaires
  • L’augmentation des salaires
  • La reconnaissance de la pénibilité en particulier pour la filière infirmière qui présente, s’il est utile de le rappeler, l’intégralité de ces critères.

C’est aujourd’hui que se tient la conférence salariale pour les agents et salariés de la fonction publique. C’est donc l’occasion de réclamer des financements pour obtenir la satisfaction des revendications légitimes des agents.

Notre syndicat a relayé localement ce préavis de grève car de nombreux secteurs sont en difficulté. La plupart des thématiques reviennent inlassablement comme :

  1. L’application de la réglementation.
    • Les modifications de plannings incessantes ou à la dernière minute qui peuvent entrainer les rappels à domicile pour notifier une modification de poste la veille pour le lendemain. Cette situation ne favorise pas l’articulation vie privée/vie professionnelle et contribue à culpabiliser l’agent concerné.
    • Le rétro pédalage réglementaire comme en gériatrie où l’un des rares secteurs à bénéficier d’un dimanche de repos sur 2 (en 7h30) se voit imposer un retour à la trame classique du CHU, soit 3 dimanches travaillés par mois à minima.
    • Nous re-sollicitons aussi la validation systématique de tout temps de travail supplémentaire y compris le temps de dépassement en tant que tel, comme pour les secteurs « historiques » en 12 h. Malgré nos interventions, des agents nous signalent encore que leur temps de transmission n’est plus comptabilisé depuis la mise en place de Chronos même lorsqu’ils dépassent 15 minutes, cf note de service sur la construction des plannings.
    • Depuis de nombreux mois, nous réclamons la prise en compte réglementaire du temps d’habillage/déshabillage.
    • En lien avec Chronos, nous exigeons que l’institution cesse d’interpréter la réglementation à son avantage. Les agents en poste sur des roulements de 36h doivent bénéficier d’une 1h de RTT et non d’une heure de Repos Compensateur.
    • Les heures supplémentaires de dépassement ou d’astreintes effectuées doivent être tracées automatiquement.

L’ensemble de ces thématiques vous avaient été présentées par notre syndicat et les 3 autres organisations représentatives en janvier 2019.
Si nous nous satisfaisons du projet de modification des périodes de congés d’été obtenue sous la pression de la pétition initiée par la CGT qui a recueillie plus de 2500 signatures, avec le soutien des autres organisations représentatives, l’ensemble des autres revendications sont restées pour l’instant lettre morte…

A ce jour, nous réclamons l’adaptation des effectifs avec l’augmentation de l’activité, quantitative et qualitative. En effet de nombreux secteurs sont en difficulté face aux réorganisations et à la montée de l’activité sans effectifs supplémentaires.

    • Pour n’en citer que quelques un, le DAR A, les orthopédies 3A et 3B, les consultations et le bloc d’ophtalmologie, les secteurs de psychiatrie ou de gérontologie…
    • Concernant ce dernier, les agents cumulent une bonne partie des problèmes que nous venons de citer, sans parler de la problématique des effectifs qui risque d’entrainer à terme des arrêts en cascade.

C’est pour ces raisons que nous avons demandé la tenue d’un CHSCT extraordinaire pour ce pôle ainsi que pour l’ophtalmologie (consultations et bloc opératoire).

Ces situations ne permettent pas aux soignants de travailler sereinement tant pour leur sécurité que celle des patients et impactent considérablement leur vie privée.

Le CHU présente un excédent financier mais à quel prix ?

Le bilan social 2018 parle de lui-même.

Les congés maladie sont en augmentation ainsi que les accidents de travail et de trajet. Quant à la maladie professionnelle, son augmentation de 57 % nous inquiète. Dans le même temps, les compteurs des agents restent au plus haut niveau avec près de 700 093 heures cumulées en 2018 soit près de 444 postes quand le contrat performance en avait supprimé plus de 450.

Cherchez l’erreur…

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